Les offres « valeur » des fast‑foods sont partout en ce moment — et ce n’est pas un accident. Les analyses du secteur montrent qu’une part importante et croissante des visites au restaurant est liée à des offres, ce qui signifie que le cadrage « promo » devient l’environnement par défaut, pas une opportunité rare (nrn.com; circana.com). En parallèle, de nombreuses expériences de commande — surtout les kiosques numériques et les parcours dans les apps — sont conçues pour suggérer des améliorations et des options additionnelles qui peuvent augmenter discrètement le total final (restaurantdive.com; amp.cnn.com; usf.edu).
Alors rendons cette décision plus simple et plus bienveillante : pas « Comment résister ? », mais « Comment choisir — intentionnellement ? »
L’outil que nous allons utiliser est une matrice Base‑Prix‑Extras : traitez l’offre annoncée comme votre base, puis forcez chaque amélioration/option additionnelle dans une colonne extras explicite et chiffrée avant de l’accepter. C’est la version quotidienne d’un état d’esprit « d’abord le prix total tout compris » que les régulateurs et les chercheurs en tarification soulignent comme crucial lorsque les prix sont scindés en composants (tarification partitionnée / au goutte‑à‑goutte) (ftc.gov; govinfo.gov; academic.oup.com).
Échauffement sur vos valeurs (3 questions)
Avant de noter quoi que ce soit, répondez à ces questions — brièvement, sans trop réfléchir :
- Qu’est-ce qui compte le plus dans ce moment ? (Exemples : garder des dépenses prévisibles, être rassasié(e), gagner du temps, éviter la fatigue décisionnelle.)
- De quoi êtes-vous d’accord de vous priver aujourd’hui ? (Exemples : le « meilleur » combo, un dessert, un passage en taille au‑dessus, le fait de parcourir le menu.)
- Qu’est-ce qui vous ferait vous sentir bien après votre choix ? (Exemples : « J’ai gardé mon deal de base intact », « J’ai choisi un extra intentionnellement », « Je n’ai pas commandé en étant pressé(e) ».)
Gardez ces réponses. Elles deviennent vos critères.
La matrice Base‑Prix‑Extras (modèle vierge)
Utilisez‑la exactement une fois par commande, jusqu’à ce que cela devienne automatique. L’objectif n’est pas la perfection — c’est la clarté.
Étape A : Écrire la base et les extras (les prix viennent de l’écran du menu)
- Base (l’offre) : notez le menu/offre annoncé(e) et son prix affiché.
- Extras (toute option additionnelle / amélioration) : notez chaque élément optionnel et son prix affiché (passage en taille supérieure, ajout d’accompagnement, ajout de dessert, options premium, etc.).
- Total tout compris : base + extras choisis (et si votre parcours de commande affiche des frais, incluez‑les dans le total tout compris que vous comparez ; l’usage des apps est répandu, donc cette « vérification au paiement » compte) (ag.purdue.edu).
Ce « re‑regroupement » est votre protection contre la tarification partitionnée : quand les prix sont divisés en composants, on peut perdre de vue le total à moins de le reconstruire activement (govinfo.gov; academic.oup.com).
Étape B : Noter vos options avec des poids (1–5) et des scores (1–5)
Choisissez 2–3 options réalistes pour cette commande. Les plus courantes :
- Option A : offre de base, aucun extra
- Option B : offre de base + 1 extra choisi
- Option C : ignorer l’offre, commander à la carte (parfois c’est plus adapté — votre matrice le montrera)
Puis notez‑les.
Clé de notation (1–5) : 1 = mauvais ajustement, 3 = acceptable, 5 = excellent ajustement.
Voici une matrice vierge que vous pouvez copier :
| Critères (à vous de décider) | Poids (1–5) | Score Option A (1–5) | Pondéré Option A | Score Option B (1–5) | Pondéré Option B | Score Option C (1–5) | Pondéré Option C |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Clarté du total tout compris (base + extras) | |||||||
| Exposition aux ventes incitatives (nombre d’invites) | |||||||
| Fatigue décisionnelle (automatique vs délibéré) | |||||||
| Satisfaction / adéquation aux valeurs du jour | |||||||
| Prévisibilité du budget (risque de regret) | |||||||
| Total |
Vous remarquerez que ces critères ne nécessitent aucune statistique inventée. Ils parlent d’adéquation — et l’adéquation est personnelle.
Pourquoi ça marche (et pourquoi la « volonté » ne suffit souvent pas)
Trois forces reviennent sans cesse dans les sources :
- Le cadrage « promo » est constant. Les occasions liées aux offres augmentent, et les promotions « valeur » / la fidélité façonnent l’environnement (circana.com; nrn.com; globenewswire.com; apnews.com).
- La commande numérique augmente la pression de vente incitative et les choix automatiques. On rapporte que les kiosques augmentent le ticket moyen car ils proposent automatiquement des options, et certaines analyses notent que l’interface peut « garantir » des invites de suggestion (restaurantdive.com; amp.cnn.com). La recherche relie aussi la commande numérique à une prise de décision plus automatique et à des choix plus indulgents (usf.edu).
- On néglige le prix final quand les composants sont séparés. La recherche sur la « négligence du prix final » et la tarification partitionnée explique pourquoi le récit de la réduction peut capter l’attention à moins de vous forcer à comparer des totaux finaux (academic.oup.com; academic.oup.com).
Donc la matrice n’est pas une astuce. C’est un outil d’équité : elle donne au total final l’attention qu’il mérite.
Une règle pratique pour les extras : « Est-ce que j’achèterais ça au prix fort sans l’offre ? »
Cette question transforme un clic par défaut en choix délibéré. Elle protège aussi la promesse centrale de l’offre.
Par exemple, McDonald’s présente ses Extra Value Meals comme offrant des économies (environ 15 %) par rapport à l’achat séparé du plat + des frites + de la boisson (corporate.mcdonalds.com). Votre geste « matrice » est simple :
- Traitez le menu annoncé comme la base.
- Listez chaque personnalisation payante / amélioration comme un extra.
- Vérifiez si vos extras effacent les économies annoncées pour vous.
Pas de moralisation — juste des chiffres et de l’adéquation.
Choisissez le canal qui rend votre matrice la plus facile à suivre
Comme les kiosques et les apps peuvent augmenter les invites de vente incitative et les choix automatiques, le « meilleur » canal est souvent celui qui réduit la friction pour votre décision (restaurantdive.com; amp.cnn.com; usf.edu).
Deux stratégies de canal que les sources appuient :
- Réduire les invites : si un parcours kiosque sert systématiquement des améliorations, envisagez de commander via un chemin qui ressemble moins à un « entonnoir de suggestions » (pour certaines personnes, c’est la caisse ou le haut‑parleur du drive).
- Pré‑décider avant d’arriver à l’écran : la pression du temps change le comportement. La recherche note que lorsqu’une file se forme derrière les utilisateurs de kiosque, les gens se sentent pressés et passent moins de temps à parcourir le menu (news.temple.edu). Être pressé peut aider si cela signifie moins de navigation — mais cela peut aussi vous faire accepter le choix par défaut. Votre matrice transforme « pressé » en « prêt ».
Mettre votre décision à l’épreuve (échanger deux poids)
Après avoir totalisé vos scores pondérés, faites un rapide test de sensibilité :
- Identifiez vos deux critères les plus influents (poids élevé, grands écarts de score).
- Échangez leurs poids (par ex., Poids 5 devient 3 et Poids 3 devient 5).
- Recalculez les totaux.
- Si votre choix reste le même : votre décision est robuste.
- Si votre choix s’inverse : votre décision est sensible — faites alors un petit plan de réduction du risque (ci‑dessous) plutôt que d’essayer de trouver une réponse « parfaite ».
Ce test compte parce que les environnements promotionnels sont bruyants. Vos poids rendent vos valeurs plus bruyantes.
Un contrôle doux des « fuites de budget » basé sur vos propres habitudes
Nous n’avons pas, dans ces sources, de résultats de dépenses au niveau consommateur, étape par étape, pour votre situation — donc je ne prétendrai pas pouvoir prédire un résultat. Ce que nous avons, c’est une bonne raison de surveiller de près cette catégorie : aux États‑Unis, les dépenses alimentaires hors domicile ont augmenté en 2023, contribuant à la hausse globale des dépenses alimentaires (ers.usda.gov).
Voici donc un contrôle personnel, sans jugement : regardez votre propre tendance « nourriture hors domicile » et demandez‑vous : « Les offres sont‑elles corrélées à des arrêts plus fréquents ou à des totaux plus élevés ? » Si vous suivez déjà des tendances par catégorie (par exemple dans un outil respectueux de la vie privée comme Monee), utilisez cet historique uniquement pour décider quels critères méritent un poids plus fort — comme « risque de fréquence de visites » ou « dérive des extras ». (Pas de prédiction — juste une conscience des motifs.)
Formulation d’engagement + petit plan de réduction du risque
Choisissez l’option qui correspond le mieux à vos totaux pondérés et à votre échauffement sur les valeurs. Puis rendez‑la réelle avec une phrase :
- Engagement : « Je choisis [Option A/B/C] parce que cela correspond le mieux à [1–2 critères principaux], et j’accepte de renoncer à [le compromis]. »
Ensuite, réduisez le risque avec un plan assez petit pour être exécuté face à un écran de kiosque :
- Règle de dépense par préengagement : « Extras autorisés : aucun / un. » (Cela s’aligne avec l’usage de règles de préengagement pour réduire la dérive “sur le moment”.) (academic.oup.com)
- Pause “total tout compris” : avant de toucher « confirmer », dites : « Base + extras choisis = décision finale. » (Cela reflète l’état d’esprit de clarté du prix total mis en avant par les régulateurs et la recherche en tarification.) (ftc.gov; govinfo.gov)
- Choix du canal : si vous savez qu’un canal déclenche chez vous davantage d’add‑ons, choisissez celui qui soutient votre règle (surtout au vu des analyses indiquant que les kiosques pratiquent systématiquement la vente incitative). (restaurantdive.com; amp.cnn.com)
- Si‑alors face aux invites : « Si l’écran suggère un extra, alors je ne l’accepterai que si je l’achèterais au prix fort sans l’offre. »
Une décision prise vaut mieux qu’une décision parfaite reportée. Votre matrice ne supprime pas la tentation ; elle rend les compromis explicites — et vous permet de choisir en toute lucidité.

