Les étiquettes électroniques changent-elles les prix pendant que vous faites vos courses ?

Résumé en un écran

Pour qui : si vous faites vos courses en supermarché (ou grande surface) et que les étiquettes papier sont remplacées par de petits écrans.
La décision : dois-je m’inquiéter que le prix augmente pendant que je suis dans le magasin ? Et que faire si le prix en rayon n’est pas celui en caisse ?
Comment utiliser ce guide :
1. lisez la réponse courte (30 secondes) ;
2. choisissez le scénario qui ressemble à ce que vous vivez ;
3. appliquez la fiche imprimable à la fin si vous voulez un plan “sans stress”.

Les étiquettes électroniques changent-elles les prix pendant que vous faites vos courses ?

Réponse courte (utile quand vous êtes déjà dans le rayon)

Oui, techniquement c’est possible : ces étiquettes sont faites pour que le magasin puisse mettre à jour des prix à distance. (papers.ssrn.com)
Mais “des hausses en direct pendant que vous shoppez” n’est pas ce que la recherche a observé dans une grande étude récente : un working paper (mai 2025) n’a trouvé “virtuellement pas de surge pricing” avant ou après l’installation d’étiquettes électroniques dans une chaîne américaine (plus de 100 magasins). (papers.ssrn.com)
Là où vous pouvez vraiment vous faire surprendre, c’est plutôt dans ces cas-là : promo qui démarre/expire, démarque anti-gaspillage, erreur de synchronisation, ou… confusion entre prix en rayon et prix “avec appli/carte” (réduction personnalisée). (insightplus.bakermckenzie.com)

Le reste du post sert à une seule chose : vous aider à ramener ça à quelque chose de gérable.

Ce que sont vraiment les étiquettes électroniques (et ce qu’elles ne sont pas)

Ce que c’est

Une étiquette électronique (ESL / “electronic shelf label”), c’est un affichage numérique qui remplace le papier et qui est connecté (souvent sans fil) à un système central : quand le magasin met à jour un prix dans son système, l’affichage peut suivre. (insightplus.bakermckenzie.com)

Ce que ce n’est pas (dans la plupart des peurs qu’on lit en ligne)

Ce n’est pas, en soi, un “capteur” qui vous identifie. L’étiquette affiche un prix.
La peur vient plutôt de l’écosystème possible autour : caméras, profils, applis, cartes de fidélité, tests de prix… Et là, il y a effectivement des débats publics et politiques. (warren.senate.gov)

Ce que la recherche a observé (mai–juillet 2025) : pas de “surge pricing” mesurable

C’est la partie qui rassure quand on cherche une réponse factuelle.

Un working paper mis en ligne fin mai 2025 a analysé des données transactionnelles d’un distributeur américain qui a déployé des étiquettes électroniques à partir d’octobre 2022. Les auteurs concluent qu’il n’y a pratiquement pas de “surge pricing” (hausses temporaires de prix liées à des facteurs comme l’heure, la météo, etc.), avant ou après l’adoption. (papers.ssrn.com)

Le chiffre qui parle le mieux, sans jargon : ces hausses temporaires concernent environ 0,005% des produits sur une date-magasin moyenne, et ce taux ne bouge quasiment pas après installation (+0,0006 point de pourcentage). (papers.ssrn.com)

Important (parce que c’est là que l’angoisse revient) :

ça ne prouve pas que personne ne le fera jamais ;
ça dit qu’en pratique, dans ce cas étudié, l’arrivée des étiquettes électroniques n’a pas déclenché des hausses “opportunistes” en magasin. (papers.ssrn.com)

Pourquoi on a l’impression que “le prix bouge” : 4 scénarios (et quoi faire)

Scénario 1 — La promo qui commence, se termine… ou s’applique sous conditions

Vous voyez un prix qui “n’est plus le même” parce que :

la promo vient de finir (ou de démarrer),
la promo est conditionnée (carte/app, quantité, lot, etc.),
le prix que vous avez en tête est celui d’une pub ou d’une habitude.

Ce que vous pouvez faire, sans vous compliquer la vie :

Si le prix influence votre décision, photo rapide de l’étiquette (produit + prix + référence).
À la caisse, si ça diffère, vous avez quelque chose de concret à montrer.

Vous n’êtes pas en train de “soupçonner” : vous clarifiez.

Scénario 2 — La démarque anti-gaspillage (prix qui peut évoluer dans la journée)

C’est le scénario le plus “logique” où un prix peut bouger en cours de journée : les démarques sur des produits proches de la date limite, ou des fins de stock.

Dans la presse, un exemple souvent cité concerne Albert Heijn (Pays-Bas/Belgique), avec des démarques régulières via étiquettes électroniques sur des produits proches de la péremption (approche de réduction fréquente). (apnews.com)

À retenir : ici, le but affiché est la baisse (écouler) plus que la hausse.

Ce que vous pouvez faire :

Si vous hésitez, prenez la photo au moment où vous mettez le produit dans le panier.
En caisse : si la baisse n’a pas suivi, vous pouvez demander un ajustement (avec la photo).

Scénario 3 — La tarification “ultra dynamique” (possible, mais pas la norme partout)

Dans certains pays/enseignes, on a rapporté des cas où des prix peuvent être ajustés très fréquemment grâce aux étiquettes électroniques (jusqu’à 100 changements par jour dans un cas rapporté en Norvège). (wsj.com)

C’est le scénario qui fait peur… et qui nourrit les titres.

Ce que vous pouvez faire (version réaliste) :

Traitez ça comme une météo : possible, mais pas forcément votre quotidien.
Votre meilleur filet de sécurité reste le même : photo si c’est un article “sensible” + vérification en caisse.

Scénario 4 — L’erreur ou la désynchronisation (rare, mais c’est le scénario “bête” qui arrive)

Quand un système central pilote l’affichage, une erreur peut se propager (mauvais prix, mauvaise référence, souci technique). Des analyses juridiques et “risk” soulignent justement le risque de dysfonctionnements entraînant des erreurs de prix affichés. (insightplus.bakermckenzie.com)

Ce que vous pouvez faire :

Photo de l’étiquette.
En caisse : demandez calmement la correction (souvent, c’est réglé vite).
Si on refuse : vous décidez en mode simple — j’achète quand même ou je retire l’article.

Si le prix en rayon ≠ le prix en caisse : le mini-protocole sans stress

Voici la logique “flowchart” à garder en tête.

DÉBUT
  |
  v
Vous prenez un article
  |
  v
Le prix influence votre choix ?
  |                  |
  | non              | oui
  v                  v
Continuez        Photo de l’étiquette
                      |
                      v
                 Passage en caisse
                      |
                      v
             Le prix correspond ?
              |              |
             oui            non
              |              |
              v              v
          Terminé      Montrez la photo
                          |
                          v
          On corrige / on ajuste ?
              |              |
             oui            non
              |              |
              v              v
          Terminé      Décision simple :
                      - acheter quand même
                      - ou retirer l’article
FIN

Ce protocole ne vous fait pas “gagner un débat”. Il vous fait gagner en contrôle.

“OK, mais est-ce qu’on peut me faire un prix différent à moi ?” (rayon vs appli vs livraison)

C’est ici que beaucoup de discussions se mélangent.

En rayon (étiquette sur l’étagère)

Le prix affiché est, par nature, public : tout le monde le voit.

L’inquiétude “prix personnalisé au centime près sur l’étiquette” existe dans le débat politique (ex : lettre de sénateurs aux États-Unis), mais ce n’est pas la même chose que la réalité observée dans l’étude de 2025 sur le “surge pricing”. (warren.senate.gov)

Avec une appli / carte de fidélité

C’est déjà une forme de personnalisation (réductions, coupons, prix “membre”), mais généralement signalée comme telle.

Votre action utile ici : vérifier les conditions (membre, quantité, lot). C’est souvent la source du “je me suis fait avoir”.

En livraison / en ligne (autre monde)

Là, la personnalisation et les tests de prix sont un sujet plus brûlant.

En décembre 2025, Reuters rapporte une enquête de la FTC sur un outil de pricing d’Instacart, après une étude où des shoppers auraient vu des écarts de prix pour une même liste au même moment (moyenne rapportée : 7%, jusqu’à 23% pour certains articles). (reuters.com)

Ce point est important parce qu’il explique un phénomène psychologique courant :

vous voyez une histoire sur des prix “différents selon les personnes”,
vous la projetez sur le rayon,
et l’étiquette électronique devient le “méchant” visible.

Avantages / inconvénients côté client (sans marketing)

Ce que ça peut améliorer

Moins de décalage papier/ordinateur (quand le système est bien géré).
Des démarques plus réactives sur les produits à écouler (anti-gaspillage).
Parfois, plus d’info (QR codes, infos produit), selon l’enseigne. (apnews.com)

Ce qui peut stresser (et pourquoi)

La possibilité technique de changer vite alimente la crainte (“si on peut, on va…”). (latimes.com)
La transparence : si une enseigne change des règles (prix membre, conditions), ça doit être lisible.
Le risque de panne/erreur : pas fréquent, mais réel. (insightplus.bakermckenzie.com)

Fiche imprimable : “Prix qui change” — décision en 90 secondes

Imprimez cette section, ou gardez-la en note.

1) Avant d’arriver en caisse (30 secondes)

Est-ce un produit où une petite hausse me ferait changer d’avis ?
- Si oui : photo de l’étiquette (prix + nom + référence + rayon si possible).
Est-ce un prix “membre / appli / lot” ?
- Si oui : je vérifie la condition (sans essayer de deviner).

2) En caisse si ça ne correspond pas (45 secondes)

Je prends une respiration (oui, vraiment).
Je montre la photo, simplement : “J’ai pris l’article à ce prix-là, pouvez-vous vérifier ?”
Si on corrige : terminé.
Si on ne corrige pas : je choisis une option
- j’achète quand même
- je retire l’article

3) Après (15 secondes)

Je vérifie le ticket pour les 2–3 articles les plus sensibles.
Si l’écart se répète souvent dans le même magasin : je passe par l’accueil une fois, calmement.

Quick recap ✅

Les étiquettes électroniques peuvent changer des prix rapidement, mais une étude 2025 n’a pas trouvé de “surge pricing” significatif avant/après leur installation dans une grande chaîne. (papers.ssrn.com)
Les “prix qui bougent” viennent souvent de promos, démarques anti-gaspillage, conditions membre, ou erreurs. (latimes.com)
Votre filet de sécurité le plus simple : photo de l’étiquette quand le prix compte, puis vérification en caisse.
La tarification personnalisée est surtout un sujet en ligne/livraison — à ne pas confondre avec le rayon. (reuters.com)

Les étiquettes électroniques changent-elles les prix pendant que vous faites vos courses ?

Résumé en un écran